Peut-être à quatres heures.
J'ai tellement envie d'être avec mon amour, ça me prend le ventre, mon coeur bat beaucoup plus vite et j'accumule les erreurs peut-être parce que je n'y crois toujours pas. J'entends qu'il me dit, je t'aime peut-être cinquante fois dans la journée. je me demande si nous arriverons à nous retrouver, sans de rendez-vous.
The voice
J'entends la voix de mon amour et cela me fait beaucoup de bien, c'est comme une voix que je portais en moi, dans un espace caché de ma mémoire, une voix avec beaucoup de sonorités différentes, une voix comme le murmure de l'eau, le grondement de l'orage, une voix que j'avais commencé à découvrir innocemment. Je me souviens de la première fois, lorsque je me suis intéressée à la voix de mon amour, il y avait beaucoup de voix, un brouhaha et je m'endormais...Mais la voix de mon amour me retenait et m'empêchait de sombrer dans le sommeil, alors je partais m'assoir près de lui et sa voix me réchauffait l'esprit. Je partais en voyage rien que l'entendre, nous étions dans les histoires qu'il racontait et il connaissait beaucoup d'histoires dans beaucoup de langues.
J'entends de nouveau la voix de mon amour après des mois de silence et je dois dire que ça me fait un choc. Un peu comme la belle au bois dormant qui s'était salement endormie sur elle-même, j'ai une colère vis à vis de moi-même, d'être comme je suis devenue. Je ne sais pas comment changer cela de moi. Cette façon d'avoir baissé les bras vis à vis de l'avenir, cette façon de rester dans un cercle particulièrement vicieux de l'acceptation de ce monde-là.
Mais d'entendre la voix de mon amour m'oblige à reprendre le dessus, je suis là et je reconstruis une mémoire passablement endormie. Je découvre que j'ai quelques possibilités énergétiques qui ne demandent qu'à revenir. Et surtout, je suis heureuse de le savoir pas trop loin de moi.
Claire...B...
des jours, je me sentais comme une statue et puis sur mon visage, un arbre dessiné par la mousse...
revenir tous les vingt quatres, trente six du mois...
Mon désir d'images, photographiques, nouveaux visages et paysages, picturales comme des toiles, des tableaux- ce désir est aussi infini que la mémoire proposée par l'ordinateur...Alors j'accumule, je stocke, je pars dans my space, je bloque aussi...
trébuchante...
la nuit japonaise, je pense, devait découvrir mille lumières (mais...) dont le bleu du ciel était tout juste dans la grande poèsie du bleu. Je définirais ce bleu-triangle- comme le monde pur nous attend. Je découvre la couleur à chaque mouvement de son absence-présence, de ce reflet qu'elle renvoit vers l'infini des bleus. Alors je guette, je fais un mouvement de côté, je distingue ce que l'apparition photographique me permet de voir ou de revoir. Alors, je pénètre cette nuit magique, ce paysage aussi, là et là. Je vis une nuit japonaise, puis une autre. Peut-on entendre le son d'une photo ?
La couleur des bonbons
La couleur des bonbons. La politique adopte-t-elle la couleur des bonbons dans sa panoplie de démonstrations ?
La question m'était venue alors que j'imaginais une suite d'images.
m...MOI
pourquoi je reviens chez moi : peut-être pour retrouver l'apaisement, et des choses à dire pas forcément acceptées ailleurs. je me trouve face à ce dilemme de libérer ma pensée et de n'être plus pris dans le flot de ce qui nous est donné. De trouver un sens à la voix. Oui, garder ce petit chemin, en parallèle, un chemin qui posséderait mille entrées, toutes plus complexes les unes que les autres. Complexe ou simple ? Le choix est à faire. Ce qui a de bien, en disant les choses simplement, c'est le murmure. Multiplier les angles de vues permet la diversité, ca c'est simple, aussi. Il y avait une femme qui avait beaucoup comptée pour moi : une femme qui écrivait, qui choisissait calmement les mots, des mots qui surgissaient parfois comme des cris. Je l'imaginais Marguerite Duras. Une sorte de constance dans l'immédiateté. J'ai aimé et détesté Duras dès que je l'ai croisé.
grande famille,
J'avais une chose à faire et cela se définissait de jour en jour comme une promesse, un rythme à acquérir, sortir d'un trou noir dans lequel l'esprit n'était jamais en mouvement pour retrouver le sens de la lutte, du décor, de la mise en scène, et du péril. Tout cela devait se passer par l'écriture, par un acte libre et consenti, sentir du tréfond, le début d'une autre pensée. Une pensée travaillée, éclaircie.
Dans mon idée, le travail devait être constant, non pas seulement risquer les mots pour les mots mais définir une attitude poussant à l'écriture immédiate. Le travail serait là dans l'immédiateté, une relecture instinctive ferait gommer les fautes de frappe, les râtures n'existeraient pas.
Car l'écriture et les images sont mes seules ressources, ce sont comme des musiques à écrire, des tableaux à exposer, faire pour ne pas gémir.
Trace une.
J'aimais quelques morts, dont Basquiat faisait parti .
Je me souviens parfaitement du jour où j'ai appris que "tout le monde meurt, ma petite", je me souviens de la maison exactement, entre quatre et cinq ans je dirais, de la tristesse de ma grand-mère que je ne comprenais pas, de cette conversation que j'avais eu avec elle, de mon retour vers ma mère, mais qu'est-ce qu'elle dit, grand-mère, elle m'a dit que tout le monde meure. De mon incompréhension. Je ne me suis pas dit, merde qu'est-ce qu'elles me racontent
l'espace d'un choix contrarié en provoque un autre...
Contrariée, je l'étais. C'était difficile d'expliquer pourquoi. C'était un ensemble de choses, l'impression d'être parfaitement inutile, parce que sans job. Pourtant je m'organisais pour m'occuper mais je sentais toutes ces capacités inutilisées : mes capacités vis à vis de groupe de jeunes, mon incroyable énergie quand il s'agit d'animer ou de m'occuper de gamins. Donc, c'est décidé, puisqu'il y a une chose que je sais faire, faire des enfants, je me décide pour porter mon cinquième.